Ces dernières années, les chutes de travailleurs et celles de charges ont occupé les premières places dans les causes d’accidents du travail mortels. Cette situation est alarmante, toutefois elle n’est pas définitive ! La prévention des chutes de hauteur est un impératif dans notre secteur du spectacle et de l’évènementiel. Se former est une première étape décisive.
Formation Travail sur un échafaudage à l’atelier Devineau
L’atelier DEVINEAU a réitéré sa confiance à ARTEK Formations et nous en sommes honorés.
Connaissez-vous cet atelier ?
François DEVINEAU, constructeur de décors, a créé son atelier en 1985 dans les anciens locaux de la MC93 situés à Blanc-Mesnil (93). De la construction de décors de théâtre, danse et opéra, domaines du spectacle vivant, l’atelier a élargi son champ d’action à la mode, les concerts, les films, les vitrines, les installations artistiques et équipements scéniques. L’atelier DEVINEAU réalise tous types de projets dans ses locaux de 7000m2, dotés de nombreux équipements techniques. L’atelier est constitué de 18 permanents et a la faculté de faire appel aux intermittents du spectacle et artistes indépendants dans différents métiers (menuiserie, serrurerie, tapisserie, sculpture, etc.).
Quels étaient les objectifs de notre formation Travail en hauteur ?
► Être capable d’identifier les situations, les risques et les équipements relatifs aux travaux en hauteur ;
► Pouvoir circuler sur les structures, autour de l’échafaudage, au moyen de protections individuelles et savoir se positionner pour le travail en suspension.
En petits groupes, les stagiaires ont pu s’exercer avec les Équipements de Protection Individuelle (E.P.I.) et les harnais complets d’anti chute.
Cette formation Travail en hauteur sur un échafaudage était animée par Nick Prasit, professionnel du spectacle et intervenant auprès d’ARTEK sur les formations travail en hauteur, rigging, machinerie, accroche et levage. Profitons-en pour l’interroger sur cette formation et son approche !
3 questions à Nick Prasit, formateur professionnel
1 – Nick, que souhaitiez-vous transmettre comme savoir-faire et savoir-être dans cette formation?
« Travail en hauteur = danger », il y a risque pour sa santé et sa sécurité ! Le moyen principal de réduire le risque, donc le danger, est la sensibilisation et le port des EPI contre les chutes de hauteur lorsqu’il n’y a pas de protection collective. Voici ce que je cherche à bien transmettre :
- D’abord, respecter et suivre le Code du travail ;
- Ensuite, suivre et respecter la notice « constructeur » et les normes ;
- Enfin, s’être informé ou être informé des risques sur le lieu de travail et prendre les mesures de protection nécessaire.
Lorsque l’on a suivi ces phases, on a déjà fait un grand pas dans la prévention des risques contre les chutes de hauteur. Mais ce n’est pas suffisant, il faut maintenant adapter et suivre ce qui a été dit ci-dessus aux différentes conditions de travail des salariés. Pour l’atelier DEVINEAU, il fallait prendre en compte notamment : les constructions à l’atelier, sur le chantier, sur différents sites, le jour, la nuit, à des horaires et cadences rythmées ainsi que la fatigue.
La finalité est bien ici de trouver un équilibre, une harmonie entre travail et protection, et non pas de contraindre le salarié au port des EPI dans sa tâche de tous les jours pour finir dans les délais ! L’objectif principal est d’éviter tout accident. C’est un travail qui ne se décide pas devant le fait accompli le jour du montage mais bien en amont, en acte réfléchi.
2 – Quelle est votre démarche pédagogique envers les stagiaires, qui sont eux-mêmes des professionnels?
Avoir tout d’abord un bon relationnel avec les stagiaires afin que le stage ne soit pas un monologue mais un échange et répondre au mieux à leurs interrogations. Il faut être ouvert et comprendre les métiers du spectacle et ses spécificités. Professionnel en activité, je comprends bien les exigences et les difficultés du secteur. J’apporte mon expérience et mes connaissances issues de plus de vingt-cinq ans de pratique, de stages, de formations, de discussions, de culture professionnelle, un cocktail d’enrichissement personnel et de savoirs.
Je considère comme une opportunité le fait de transmettre les règles de l’art issues de l’expérience, de l’échange et de littérature technique, une combinaison essentielle à mes yeux. C’est aussi très enrichissant de rencontrer des techniciens de différents horizons, dans des lieux et établissements variés et de confronter nos méthodes de travail.
3 – Quel est votre parcours Nick?
J’ai commencé dans les années 90 par hasard, avec un job d’été, comme monteur de tribunes démontables et structures scéniques. Cela m’a permis de découvrir le milieu professionnel et la géographie française. En effet, il y avait des chantiers courts partout en France du nord au sud, de l’est à l’ouest, superbe découverte pour un gamin de vingt ans ! Tout cela m’a amené aux JO d’hiver à Albertville et d’été à Barcelone en 1992. Puis, au fil des rencontres, j’ai eu l’opportunité de travailler pour l’industrie et le BTP en effectuant des travaux dits acrobatiques en hauteur. Vinrent ensuite le rigging, les structures scéniques et la machinerie théâtrale, toutes ces missions ont pu se réaliser grâce à l’intermittence, ce régime si spécifique… Mes activités m’ont ainsi conduit un peu partout en Europe et sur d’autres continents me permettant de cumuler beaucoup d’expérience.
Depuis 2005, je suis formateur par le fruit du hasard et des rencontres comme beaucoup de personnes dans nos métiers. Je suis d’abord intervenu pour une petite structure en Bretagne ou je réside, puis maintenant pour plusieurs organismes dont ARTEK Formations. Et quels que soient la structure et le stagiaire, l’engagement de transmission est toujours la même !
Merci Nick d’avoir répondu à nos questions / Propos recueillis par Katia Massol
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