Frank Danyel a suivi en mai dernier notre Formation à distance Sécurité des spectacles pour la licence d’exploitant de lieu spéciale ERP de type L, N et O de 5ème catégorie. Scott Delhaise-Ramond en était le formateur. Avec cette interview croisée, découvrez deux visions sur cette formation, deux parcours professionnels inspirants !
Formation Sécurité des spectacles à distance : notre double interview
► Frank Danyel, l’époque médiévale est votre terrain de jeu. En tant qu’entrepreneur de spectacles, vous mettez en place des animations et spectacles médiévaux.
Pouvez-vous nous en dire plus ?
Je vis du métier d’artiste depuis 1988, en évoluant dans deux univers artistiques différents : le rock’n’roll et l’époque médiévale.
Du King au Roi, je passe de l’un à l’autre avec enthousiasme !
En tant qu’artiste musicien, j’incarne Elvis Presley sur scène. Dans ce cadre, j’ai fait l’Olympia avec la Tournée Génération Rock’n’roll.
Par ailleurs, depuis l’enfance, j’ai une passion pour l’histoire et le patrimoine. Après avoir rencontré « Les Chevaliers de Franche-Comté », qui font revivre des camps de guerre de la fin du 15ème siècle, j’ai réalisé un rêve en intégrant leur troupe. L’entreprise ARMEDIA, qui produit ces spectacles historiques et réalise des armes et costumes d’époque, m’a fabriqué mon armure sur-mesure. Depuis, j’interviens dans des tournois de chevalerie où je veille particulièrement à la sécurité des autres artistes, afin d’éviter tout accident avec les lances. Je travaille avec des compagnies telles que Unicorn Legends, Arkaval, Les Animaux des R de Guillaume Roche,…
Passionné par l’histoire de Jeanne d’Arc, je suis aussi animateur depuis plus de dix ans des Fêtes Johanniques de Reims, commémorant le sacre de Charles VII. Cette manifestation regroupe chaque année plus de 200 artistes et 140 artisans. Enfin, je fais partie de la Compagnie de théâtre Memorabilis présidée par Marylise Laverdisse, également ma partenaire sur scène. Toujours avec humour, nous proposons différentes prestations où j’interprète le baron « Jehan De Chesney », un de mes lointains ancêtres, ou encore « Maître Chicotin », barbier et arracheur de dents à l’époque médiévale. Après nos spectacles, les gens nous disent souvent qu’ils ont autant ri qu’appris ! Nos prochaines représentations de « La nonne et l’arracheur de dents » auront lieu au Château de Montaner, dans les Pyrénées-Atlantiques les 3, 4, 19 et 20 octobre.
► Scott Delhaise-Ramond, vous êtes formateur et aussi consultant pour la société Moë-Kan, spécialisée dans l’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage pour le secteur du spectacle et de l’évènement. Quelles y sont vos missions ?
J’interviens principalement dans le domaine de la santé et la sécurité au travail. Concrètement, au sein de l’entreprise Moë-Kan, ma fonction est d’assister les entreprises dans leurs démarches d’Évaluation des Risques Professionnels. Je leur permets de réaliser le fameux Document Unique mais surtout de mener de bout en bout le management des risques professionnels. Avec le développement de la récente épidémie de COVID-19, j’ai également l’occasion d’assister des structures du spectacle vivant dans leur reprise d’activité que ce soit pour l’activité régulière ou dans le cadre d’événements. Ci-dessous, Scott avec l’équipe des Moë-Kan : Philippe Cuvelette, Eileen Morizur, Damien Lenet, Pierre-Yves Gallou et Ronan Bellancourt intervenant en 2018 pour le Festival des Rias
► Frank, qu’attendiez-vous de la formation réduite Sécurité des spectacles pour la licence d’exploitant de lieu ? Quelles vont être les suites concrètes pour vous ?
J’ai acquis dans le Sud-Ouest une grande bâtisse du 17ème siècle complètement à rénover. Je souhaite y proposer des animations historiques avec musique, costumes et banquets médiévaux réalisés par l’association de cuisine Le Tailloir. Dans ce but, j’ai suivi la formation réduite pour la Licence d’exploitant de lieu. Mes demandes étaient nombreuses. J’avais besoin de connaître la réglementation, les normes de sécurité, celles pour l’accessibilité des personnes handicapées, les jauges, le nombre d’extincteurs, etc. Cette formation m’a été très profitable, car je souhaite que ce site devienne un lieu de culture, vivant et sécurisé. Le formateur Scott Delhaise-Ramond a répondu à mes questions et le guide méthodologique transmis ensuite m’est très précieux. Les travaux avec mise aux normes vont donc commencer et nous espérons ouvrir au printemps-été 2021 le futur « Manoir de Brame Loup », situé à Montfort-en-Chalosse dans les Landes (à 25 minutes de Dax).
N’aimeriez-vous pas être reçus chez cette fine équipe?
► Scott, cette formation réduite pour la licence d’exploitant de lieu concerne plus particulièrement les cafés-concerts, bars de nuit, cabarets, restaurants… autrement dit les Établissements Recevant du Public de type L, N et O de 5ème catégorie. Quels sont les messages essentiels que vous souhaitez leur faire passer dans cette formation ?
Le programme qu’il faut aborder est vaste, les thématiques variées et, pour une partie des stagiaires, ce sont des notions abordées pour la première fois. La liste des obligations est intimidante, les responsabilités énormes. Or, il est impossible de tout dérouler dans le temps imparti. L’objectif est donc de permettre aux stagiaires de comprendre sur une question donnée l’environnement à la fois conceptuel et juridique de référence, afin d’y trouver les obligations afférentes. Autrement dit :
- Quels sont les textes auxquels je dois me conformer ?
- Où puis-je trouver ce qui me concerne dans ces textes ?
Je donne donc des éléments clés qui servent de point de départ à la démarche que doit mener l’exploitant de lieu. Imaginons que l’exploitant se pose la question des niveaux sonores dans son lieu. En sortant de la formation, il doit avoir compris que le niveau sonore varie selon la population concernée (travailleurs, publics, riverains) et que pour chaque type de personnes, il va devoir se référer à des textes différents (Code du travail, Code de la santé publique et Code de l’environnement, pour simplifier). S’il oublie les seuils précis, il saura par la suite où les retrouver. En sortant de la formation, le stagiaire a abordé ses obligations, il a des repères clefs, et sait où retrouver ce qu’il n’a pas forcément retenu.
► Frank, était-ce la première fois que vous suiviez une formation en visioconférence ? Quels sont vos retours ?
Cette formation était la première que je suivais en visioconférence. Je devais la faire sur site à Nantes, mais avec le confinement lié au COVID-19, l’équipe d’ARTEK Formations m’a proposé cette alternative. Je suis très satisfait, cette formation Sécurité des spectacles a répondu à 100% à mes attentes. Je remercie Scott Delhaise-Ramond pour sa gentillesse et sa patience, je resterai en contact avec lui !
► Scott, quels sont pour vous les points de vigilance dans l’animation d’une formation en visioconférence?
La formation est une activité d’échanges, je me nourris des retours des stagiaires, et j’adapte mon action pédagogique en fonction des questions. La visioconférence complique cet aller-retour permanent. Je fais donc en sorte que chaque stagiaire puisse s’exprimer. Je leur demande de bien se positionner afin que je les voie tous sur l’écran et d’éviter, autant que possible, de se laisser distraire par l’arrivée de mails sur leur ordinateur. En effet, la visioconférence impose une discipline accrue dans les échanges et j’en suis le garant. Il faut laisser finir celui qui parle même si on brûle d’envie d’ajouter quelque chose ou de poser une question. Une formation réussie demande donc par visioconférence plus d’efforts de ma part et de celles des stagiaires. Nous en sommes tous conscients et, pour continuer de se former et travailler, on doit s’adapter !
Un grand merci à Frank Danyel et à Scott Delhaise-Ramond
Propos recueillis par Katia Massol
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