Interview de Frédéric Poullain, créateur de Résilience Prod

Frédéric Poullain, Administrateur de production et Chargé de sécurité intervient depuis plusieurs années sur nos formations à destination des professionnels du spectacle et de l’évènementiel. Très actif dans notre secteur, il vient de créer une nouvelle structure « Résilience Prod », activité de soutien au spectacle vivant. L’occasion pour nous de l’interroger !

5 questions à Frédéric Poullain

► Fred, que proposez-vous avec Résilience Prod ?

Résilience Prod est le début d’un chemin qui, dans un premier temps, propose d’éditer des bulletins de paie et des contrats de travail en toute « dématérialisation ». C’est donc le côté administratif de la production qui est ici abordé. Il faut le voir comme une aide au spectacle dans le sens où je ne demande pas d’être abonné ou un chiffre d’affaires minimum pour travailler pour une compagnie ou une production. C’est actuellement une micro entreprise qui aspire à se développer pour devenir une production de spectacles à moyen terme, tout en continuant d’épauler les compagnies et créateurs avec ce service de paie.

Quelques photos des interventions de Fred pour notre secteur du spectacle et de l’évènementiel

► Comment est née l’idée de cette création d’entreprise ?

Elle est née de deux choses :

d’abord une obligation juridique : il faut être une personne morale, avoir une structure disposant d’un SIRET, pour acquérir et utiliser le logiciel professionnel de paie sPAIEctacle©
et puis ma recherche – toujours en cours – d’associés, de gens avec qui j’ai envie de travailler en leur montrant que j’avais fait le premier pas, concrètement.

Ce chemin, ce parcours, me dirige à terme vers la production de spectacles de petite forme ou de forme moyenne, pour des jauges qui ne devraient jamais dépasser 1500 personnes en cas de gros succès. Mais c’est la recherche d’associés qui est le vrai but du parcours ! Travailler avec des professionnels talentueux en coulisse pour développer à terme un public heureux et fidèle. Il s’agit de trouver un intermédiaire entre showbiz (avec lequel je suis toujours heureux de travailler) et la partie du spectacle vivant subventionnée toujours encline à de nouvelles innovations.

J’ai pris un vrai plaisir, plus jeune, à faire des tournées et lumières pour la compagnie de danse Georges Momboye à travers l’Europe : très peu de subventions, beaucoup de passion, parfois aussi trop d’émotion, il est vrai ! Il nous faut sortir de contrats hallucinants de coproduction avec quelques salaires incompréhensibles parfois, pour mettre toute l’énergie et les moyens dans une politique salariale juste, équitable et une esthétique qui nous emmènera, je l’espère, vers une envie du public de venir voir nos productions et coproductions. Le but « ultime » de mon projet, c’est un peu la production équitable et le retour à une esthétique attirante. Pour illustrer artistiquement cet environnement qui me tient à cœur, l’esthétique visuelle et sonore du film « Blade Runner » est le plus bel exemple.

Vue d’en haut ! Photo de scène prise par Fred et qui nous fait bien envie actuellement.

► Pourquoi avoir choisi le nom « Résilience Prod » ?

Dès mes 18 ans, je me suis mis à lire beaucoup de livres sur la psychologie, la psychanalyse et la psychiatrie. C’est presque naturellement que j’en suis arrivé à une douzaine d’ouvrages de Boris Cyrulnik et notamment la trilogie sur la résilience : « Un merveilleux malheur », « Les vilains petits canards » et « Le murmure des fantômes ». Ce « concept » de résilience développe l’idée qu’il y a un espoir pour une victime de pouvoir vivre avec son traumatisme grâce à l’intervention d’un tiers qui vous emmène au-delà : c’est le tuteur de résilience. C’est exactement l’antithèse de ce que le marketing et la communication en ont fait. Le tiers est ce levier qui nous permet de dépasser cela sans pour autant oublier, il n’est point de culpabilité à ne pas s’en sortir seul. C’est un peu ce que j’aimerai que cette entreprise soit, un levier, un tuteur.

► Comment cette nouvelle offre va-t-elle s’articuler avec votre fonction de Chargé de sécurité ?

C’est une suite, le chargé de sécurité monte en amont les dossiers de sécurité mais aussi tout ce qui concerne la partie 4 du code du travail à savoir la santé et la sécurité. L’administrateur, quant à lui, gère d’autres parties du même code ; c’est donc un simple élargissement de compétences complémentaires pour une production. L’option de prestations en contrats de travail et en bulletins de paie dématérialisés via le logiciel sPAIEctacle© est proposée ainsi qu’un espace pour chaque salarié pour récupérer ses documents. C’est en fait une fonction complète de Ressources Humaines qui nait de cette association de compétences.

Des backstages à la lumière, en passant par la tournée de Mylène Farmer en 2019 ! Retour sur des temps forts de Frédéric Poullain.